Mon Diogène n’habite pas loin, lit l’avenir dans les cartons comme d’autres dans les mains, mon Diogène empile les couches de vêtements sales sur lui, le sur lui et le sous lui c’est pareil, tout fait paquet autour de lui, tous les paquets font corps avec mon Diogène qui pue l’oignon.
Mon Diogène ne pue pas seulement l’oignon, mon Diogène pue la pisse, la crotte et le chien mouillé, mon Diogène pue la charogne, le vieux pâté, le pourri et les pieds, mon Diogène dort dans son paquet d’ordures, pas loin d’ici, ne sait pas lire l’avenir dans les mains, lit des magazines des années 60, s’essuie le cul avec les magazines des années 60 ou avec sa chemise.
Le chien dort sur la chemise qui a essuyé le cul de mon Diogène, qui traîne sur un tas qui recouvre un paquet, qui est noué avec un chiffon crasseux, qui a du foutre dedans, qui est collé à un autre chiffon crasseux, qui a servi à un vieux paquet puant, qui fait tas, qui déborde sur le trottoir, qui sert de siège à l’occasion, qui cache peut-être un vieux magot ficelé.
Mon Diogène a plein de pognon mais personne ne sait où, personne ne vient voir mon Diogène sauf la fille des services sociaux, la fille a envie de vomir quand elle vient, quand elle vient mon Diogène est poli, dit que tout va bien, ensuite l’est moins, crache, grommelle, insulte, s’approche avec ses grandes mains crottées, elle dit qu’elle reviendra, mais mon Diogène cherche un homme.
Un homme rentre dans le paquet puant qui sert d’habitation à mon Diogène, mon Diogène est là fourré dans sa croûte d’habits, fourré pour foutre, mon Diogène se frotte contre le paquet de chiffons crasseux pour faire venir le foutre, ignore l’homme, l’homme ne connaît pas mon Diogène qui ne connaît pas l’homme, finit par juter et demande à manger, l’homme dépose de la viande, le chien se jette dessus, mon Diogène mord le chien.
Mon Diogène devient chien, dort dans la caisse avec les puces, lèche ses croûtes et pisse contre les bagnoles, chie sur le trottoir en plein milieu et ne ramasse pas sa merde avec un sachet spécial, s’assoie et attend que quelqu’un passe, mon Diogène cherche un maître, me voit, me fait un sourire de cow-boy.
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Mon petit amibe est mon petit ami. Mon petit ami l’amibe est très animé. Mon petit amibe n’a pas de pied mais il avance vite dans sa vie d’amibe. Mon petit amibe est un primitif qui sait bouger. Mon petit amibe est un être visqueux. Il a son petit noyau. J’ai mon petit cerveau. Mon petit amibe est un être. Mon petit amibe n’a pas de bouche. Mais il peut ingérer de tous les côtés par son petit corps viqueux et gélatineux. Mon petit amibe adore les flaques d’eau et la sieste. Moi aussi. Mon petit amibe habite dans mon corps. Mon petit amibe aime beaucoup mon corps pour faire la sieste, les maladies. Et créer le trouble. Mon petit amibe est sensible. Mon petit amibe mange avec tout son corps sans bouche. Mon petit amibe mange beaucoup. Et il grossit. Il grossit. Mon petit ami. Mon petit amibe. Mon petit ami l’amibe. Quand il est trop gros mon petit ami l'amibe se sépare en deux et j'ai deux petits amis amibes et les deux petits amis amibes bougent et mangent et grossissent et chacun se sépare encore en deux ce qui fait quatre petits amis amibes qui habitent dans mon corps et font la sieste et les maladies et bougent et mangent et grossissent et se séparent ce qui fait huit petits amis amibes qui se séparent aussi en deux car ils sont bien nourris dans mon corps et bougent et font la sieste et les maladies et se plaisent bien là et mangent avec tout leur corps visqueux sans bouche et grossissent et se reproduisent encore et ça me fait plein de petits amis amibes.
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